JE SUIS EN TRAIN DE CHANGER
& ÇA NE ME PLAÎT PAS DU TOUT...
Publié le 11/10/2019
Voici un article un peu différent des autres. Pas de voyage mais beaucoup de questionnements. Peut-être que vous aurez des réponses à m’apporter ?
Je crois que quelque chose a changé chez moi
Le temps passe, mes préoccupations ont changé et ne sont plus celles que j’avais quand j’avais 20 ans. Je suis beaucoup plus calme, j’aime prendre mon temps, être seule, je valorise des choses très simples alors qu’avant j’aimais le mouvement, le bruit, être sans arrêt occupée et entourée.
Je commence aussi à voir de nouvelles rides apparaître, bref je suis en plein dans la trentaine. C’est normal jusque-là. J’arrive plutôt bien à me faire à l’idée que je vieillis, j’aime le fait qu’on puisse voir l’expérience, les nombreux fous rires et les marques du temps passé sous le soleil sur le visage d’une personne. Bon c’est vrai que je l’ai beaucoup moins bien vécu quand mon dermatologue ici à Medellín m’a proposé de faire du botox car j’avais des rides sur le front ! C’est marrant je ne les avais jamais vues celles-là…
Mais au-delà de ces changements physiques j’ai remarqué un changement plus profond chez moi. Et ce changement ne me plaît pas du tout !
Je suis devenue complètement angoissée par le réchauffement climatique. Comme j’en ai parlé dans cet article sur l’Amazonie, l’environnement a depuis toujours était un sujet qui me touche beaucoup mais depuis quelques mois je vois que quelque chose est différent. Ce n’est pas juste un sentiment que je ressens après avoir regardé un documentaire ou bien lu les gros titres dans la presse. J’y pense sérieusement tous les jours. J’y pense quand je me brosse les dents et que je vois tout le plastique dans ma SDB même si j’essaye de le réduire au maximum, j’y pense quand je vais au marché et que je bataille pour avoir mes fruits et mes légumes en vrac pour limiter encore une fois l’usage du plastique inutile, j’y pense bien évidemment quand j’achète un billet d’avion, j’y pense quand je fais du shopping, etc. J’y pense sans arrêt et même si cela m’a aidé à être plus consciente de mon style de vie et à réduire mon empreinte carbone, il y a beaucoup de moments où je culpabilise d’avoir fait tel ou tel achat, par faute d’une meilleure option. J’en rêve la nuit et je me réveille de mauvaise humeur, découragée d’avance. Et après avoir essayé d’analyser tout ça, de me débrouiller avec mes angoisses et ma mauvaise humeur, le verdict est tombé : je suis devenue pessimiste.
Jusqu’à maintenant je me suis toujours dit qu’on allait trouver une solution, qu’on allait tous s’y mettre et qu’on pouvait changer la tendance. Mais depuis quelques mois, je me dis que c’est faux, tout le monde ne veut pas changer son mode de vie, beaucoup de personnes ne pensent pas qu’en tant que consommateurs on a de l’importance, qu’on n’a pas besoin d’attendre que les gouvernements passent des lois pour agir, qu’on peut déjà le faire avec notre porte-monnaie en décidant de promouvoir une économie de proximité moins polluante et plus éthique (évidement quelques lois nationales et internationales seraient aussi les bienvenues…).
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Je reste convaincue que notre mode de consommation est presque devenu comme un choix politique aujourd’hui. Mais voilà, beaucoup de personnes décident de fermer les yeux, de se trouver des excuses, d’attendre que les autres leur montrent l’exemple. Pourtant, ça ne sert à rien de faire l’autruche. C’est un problème mondial, on ne peut plus oser dire qu’on n’y croit pas.
Et puis, je suis en colère. Je me dis que le monde part en cacahuète, ce qui est déjà super triste (imaginez, même la girafe sont en voie d’extinction…), mais en plus on regarde tout ça se passer sans prendre de décisions importantes. Comme si on ne ressentait plus rien.
Et je finis par me dire qu’à cause de ce scénario catastrophique qui se forme dans ma tête (mais malheureusement qui se vérifie tous les jours dans les actualités), j’en viens même à douter de vérités absolues que j’avais depuis toujours. J’ai toujours su que j’aurais des enfants un jour, et aujourd’hui j'ai l'impression de ne pas pouvoir fonder une famille, alors je finis par me dissuader d'en vouloir une, je me dis que ce serait égoïste, que mes enfants seraient trop malheureux ici sur cette jolie terre qu’on est en train de vandaliser. Et je suis encore plus en colère…
Est-ce que vous ressentez ça vous aussi ?
Je sais que je ne suis pas la seule dans ce cas. C’est un phénomène qui commence à être étudié et qu’on appelle le « désespoir climatique ». C’est ce sentiment que le changement climatique est devenu instopable, qu’on va bientôt mourir et que la vie sur terre entre temps serait tellement insupportable qu’elle deviendrait inutile. Certaines personnes sont même en dépression à cause de cela.
Quelques personnes m’ont dit qu’au final c’était peut-être notre destinée, l’auto-extinction, et que la Terre se déréglait pour se débarrasser de nous et recommencer un nouveau cycle. Peut-être, oui. Mais cette pensée ne me réjouis guère davantage et me laisse aussi perplexe.
J’ai besoin de vous
Chacun réagit différemment suite à un moment de crise. Moi j’ai toujours eu besoin de parler pour me débarrasser de mes peines. Je vis ce réchauffement climatique comme un vrai moment de crise. Et j’utilise mon blog clairement comme une thérapie en écrivant cet article. En espérant que ça m’aide à aller de l’avant, à y voir plus clair, à être moins en colère.
J’ai vraiment besoin de lire ce que vous pensez par rapport à tout ça. Est-ce que vous ressentez la même pression que moi ? Est-ce que vous pensez qu’on va trouver une solution ? S’il vous plaît, soyez tolérants, pas de message pour me dire que je suis une « ignorante » ou que je devrais manger « de la vraie viande », je ne me sens pas équipée pour lire cela. Pas maintenant. Par contre, si vous avez de bonnes nouvelles à partager ici, des découvertes qui vous donnent le sourire, des astuces pour réduire votre consommation d’énergie, je suis preneuse !
C’est un peu comme une bouteille (en matériau recyclable) à la mer que je vous lance ici…
Bonjour Amélie.
Je découvre ton blog par hasard, en ayant envie de voir des images d’Amazonie profonde. Merci d’ailleurs pour ton récit sur ton immersion de 3 jours.
Je lis alors, en approfondissant ce blog, cet article et ce questionnement. Je lis aussi les réponses de tes lecteurs et lectrices.
J’ai juste envie de te dire une chose, sans trop approfondir. Ne perds jamais espoir, jamais.
Tu as le droit de t’inquiéter, tu as le droit de prendre conscience, de ressentir, de déprimer, d’avoir ce sentiment d’impuissance et de pessimisme. Mais ne perds pas pied, crois-y, relèves-toi!
Inspires-toi de l’Histoire. Dans les pires moments, ce sont souvent ceux qui n’ont jamais gardé espoir qui ont gagné, et qui ont façonné après un monde, ho certes pas parfait, mais souvent meilleur.
Alors crois en tes valeurs. Confrontes-les aux réalités, bien sûr, confrontes-les aux autres, mais gardes-les, avec persévérance, avec force. Penses à ça, si tu t’interroge pour tes peut-être futurs enfants.
Toujours le beau temps après l’orage Amélie.
Que ta jeunesse soit belle.
Très amicalement.
Merci Patrice pour ta bienveillance. Quel doux message à lire, cela donne beaucoup de force. Merci !!
Hello,
Bien sûr je partage tes doutes et passages à vide. Qui associés à des passages à vides plus personnels peuvent parfois faire beaucoup !
Je n’ai pas de miracles à proposer, peut être rencontrer plus de personnes qui oeuvrent au quotidien pour ce en quoi tu crois. Des petits producteurs, des revendeurs engagés dans une consommation beaucoup plus éthique, des botanistes, etc.
Ça peut paraître niais mais ça fonctionne pour moi.
Ce qui me rongeait moi c’est le manque de lien social, de rencontres avec son prochain , de sens dans les interactions. Il y a quelques années en plus de mon activité professionnelle en travail social , j’ai decidé de m’engager dans deux associations. Et en janvier je pars faire du volontariat à l’étranger.
C’est peu , on ne change pas le monde mais on y trouve beaucoup plus de sens et la force de continuer à faire ce qui nous semble juste.
Bref il s’agissait pas de raconter ma vie mais surtout de te proposer, pourquoi pas, et si tu ne le fais pas déjà, en plus d’ecrire tes doutes, d’aller les faire taire un peu au contact de ceux qui partagent les mêmes inquiétudes. Et qui les transforment en action.
Voilà, bon courage en tous cas et merci pour ce blog.
Merci Caroline pour tes conseils. Oui, j’ai eu la chance cette dernière année de participer à des programmes de développement durable ici en Colombie et de rencontrer pleins de personnes qui se battent pour mieux produire, avec le moindre impact écologique et des valeurs sociales au top. C’est vrai que ça m’a fait beaucoup de bien. Une fois que j’ai trouvé où je m’installe (je suis encore complètement nomade), je m’engage dans une association également, c’est sur ma to do list. Je veux pouvoir retourner à quelque chose de plus local, pas juste donner mon argent à une assoc, mais donner de mon temps. En tout cas, c’est super tout ce que tu fais ! Continues, je suis sûre que tu es un rayon de soleil pour ton entourage ! 🙂
Je te comprend très bien et ça joue aussi sur mon moral, ce sentiment d’impuissante et le monde autour de toi qui fait l’autruche, ton entourage qui pense que tu exagère, que le gouvernement va bouger… ( et quand on entend les propos des USA qui paraissent trop gros pour êtres vrais…) J’ai la chance de ne jamais voulu avoir d’enfant dans un sens mais ça me rend triste pour les enfants que je connais et que j’aime, et ça me rend triste aussi que les personnes qui se préoccupent de l’écologie ne feront peut-être plus d’enfants…. En ce moment Je lis les livres et les articles de Sea sheperd, jusque là je ne m’étais intéressé qu’à la partie terrestre mais quand je lis les rapports sur l’océan de SF « Si l’océan meurt nous mourrons », que tout le monde cri au scandale de la surpêche et des pauvres dauphins qui sont pris dans les filets mais qui continuent à acheter du thon en boite et du poisson dont ils ne connaissent même pas la provenance au supermarché. Aussi a chaque fois que je voyage ça n’aide pas, car on voit certains effort en France comme l’interdiction des sachets en plastique, les gens qui se mettent gentiment au vrac, au bio… puis tu vas au Japon ou le plastique est absolument partout, en Chine ou ça construit de partout et ou tu vois des tables au restaurants pleine de nourriture car les gens voulaient gouter à tout et s’en foutent du gaspillage alimentaire. Et en Espagne ou je vis depuis bientôt un an, ou les gens continuent à dire OUI aux sacs en plastique au supermarché (qui ne sont pas interdit), parfois juste pour un article ou un sachet pour chaque légume pesé, qui jettent leur canette dans le Guadalquivir, cassent des bouteilles en verres dans la rue tous les weekends et jettent leurs mégots sans soucis, ben ça me fou les glandes et je me demande parfois si mes petits gestes de tous les jours comptent vraiment à côtés de toutes ces actions polluantes… Je me rend compte que ça ne va pas t’aider tout ça lol mais non tu n’es pas seule ^^ Mais j’espère me tromper, que les gens vont changer, que mes amis vont s’y mettent (j’en entend encore dire que c’est au gouvernement de changer pas à eux…), que des espèces vont disparaitre mais qu’en même temps vu le braconnage c’est peut-être mieux pour elles, et qu’en fin de compte si l’humanité devait s’éteindre un jour ben ça repartirait surement sur de meilleurs base et la planète s’en portera mieux 🙂
Oui Jenny, tout ça ça fout les boules. La situation est guère mieux en Colombie… La relation au plastique et aux apparences avec un mode de consommation effrénée fout la gerbe. Mais bon, il y a des pays où la pollution est plus visible à l’oeil nu mais qui ne sont pas les plus gros pollueurs de notre planète. Il n’y a plus qu’à espérer que nos petits gestes aient quand même un impact. Et oui, la Terre renaîtra probablement, mais quelle tristesse d’imaginer que tout ce qu’on connait (les animaux, les forêts, le plaisir du soleil sur le peau, etc.) peut disparaître…
Je te comprends tellement… Je repense souvent à nos années fac où finalement on ne pensait pas vraiment à toutes ces choses là. Enfin, moi j’avoue, je n’y pensais pas…. depuis les choses ont changé, on a vieilli et construit notre vie. Mais quand la question d’un deuxième enfant se pose, tant d’autres questions arrivent. Vais-je pouvoir offrir à mes enfants un confort de vie sain ? Avec un, c’est pas simple alors deux.. des questions, que des questions. Vais-je pouvoir leur inculquer les valeurs de préservation et de tolérance qui sont les miennes ??
Je crois dans le fond qu’il faut apprendre à vivre avec notre monde tel qu’il est. Nous ne devons pas nous résoudre à la fatalité ou au pessimisme mais peut être qu’il faut juste continuer à croire en nos convictions et agir à notre niveau…. A méditer… sans doute…
Salut Marie,
Oui on n’y pensait pas du tout à l’époque, et maintenant tu vois des lycéens déprimés à cause de ça, ça fout les boules…
Oui c’est important de croire en ses convictions, difficile de ne pas devenir pessimiste. Il faut essayer de se concentrer sur le verre à moitié plein !
Bonjour !
Les effondrements annoncés sont ceux d’un certain mode de vie, qui en lui-même n’était pas vraiment juste (euphémisme), et qui est plus destructeur que créateur. Il est tout à fait légitime d’anticiper que ce phénomène va être douloureux et sources de nouvelles violences. Mais ce qui pourrait émerger et se développer ensuite ne manque pas d’aspects réjouissants. Va par exemple écouter les podcasts sur presages.fr C’est super instructif (savant et pédagogique), lucide et pourtant avec de l’espérance. Nous allons certainement perdre en confort, mais nous pourrions bien y gagner en humanité (comme toute vie, la vie humaine est définie par des limites; en acceptant ces dernières, en nous délivrant de nombreuses illusions, nous pourrions chercher un bonheur atteignable pour le plus grand nombre…).
Merci David ! Je vais écouter ce podcast à ma pause déj dès aujourd’hui !!
Je te comprends tellement… Il y a quelque mois, en en parlant, on m’a conseillé de lire : « Comment tout peut s’effondrer. Petit manuel de collapsologie à l’usage des générations présentes », de Pablo Servigne et Raphael Stevens. Les premières parties ne remontent pas le moral… Mais à la fin, on nous apprend le mécanisme de résilience, face à ce qui se passe. Et ça fait du bien, déjà de voir qu’on n’est pas seuls à être angoissés et pessimistes, et puis qu’il y a des manières simples finalement, de réagir à ça. Alors, si tu ne l’as pas lu, je te le conseil à mon tour 🙂
Merci Jessica. C’est le prochain livre que je vais lire !!
Merci encore.
Hello,
Pour ma part, c est différent. Je tente depuis longtemps de limiter mon empreinte (réduction des déchets, transports en commun, consommer différemment, éteindre les appareils, etc), mais je ne culpabilise pas si je me balade une heure sur internet sans but ou si je prends l avion une fois par an. Je fais ce que je peux et suis consciente de ne pas pouvoir régler ce problème seule. Je vois aussi de plus en plus de gens essayer de faire attention. Je me focalise sur ce que je peux faire et lache prise sur le reste. Il m arrive de m énerver parfois, d en rire aussi. Au marché, une fille m a deviage car j avais un sac pas ecoresponsable. Sauf qu une amie me l a donné pour transporter des objets de chez elle à chez moi, je le glisse dans mon sac à main pour dépanner. Elle avait un panier et des petits sacs en tissu pour emballer ses fruits et légumes. Ca m a fait rire. C est jeter ce sac ou racheter quelque chose qui n aurair pas été responsable. On a rarement toutes les cartes pour juger les autres. Profite des petites choses simples les jours sans : sentir le soleil sur ta peau, regarder le soleil se lever ou se coucher, partager un fou rire avec un proche… Garde le sourire aussi et une bonne humeur. C est contagieux comme les gens stressés ou qui font la gueule. Bonne journée.
Tu as tellement raison Séverine ! J’essaye vraiment de faire comme toi, mais je n’y arrive pas tous les jours.
Continues, c’est top !
Hello !
Je comprends tout à fait à quel point ces pensées peuvent te bouleverser. À vrai dire à chaque fois que j’y pense (comme toi très régulièrement dans la journée), j’essaie de faire l’autruche et de penser à autre chose parce que je sais que ça pourrait me bouffer. Pendant une longue période j’ai été très agressive et vindicative (plus par rapport à la protection des animaux). Puis j’ai compris qu’à par le changement que supportais à mon quotidiens je ne pouvais pas faire grand chose de plus. Comme tu dis c’est pessimiste. J’essaie de ne pas y penser. Puis je me sens coup le d’essayer de ne pas y penser. Voilà voilà donc tu n’es pas seule dans ce cas la. Si tu trouves des idées pour se sentir mieux dans sa peau même en étant aussi sensibles à ces changement je serai ravie de lire ça dans un nouvel article.
Bonne soirée.
Merci Anissa. C’est fou mais de savoir qu’on n’est pas seule à ressentir ce genre de choses nous aide à être un peu moins triste. Je pense que je vais partager plus sur ce sujet au fur et à mesure sur mon blog. 🙂
Bises
Coucou,
Je me pose exactement les memes questions que toi. J ai 35 ans et j aimerais avoir un enfant mais comme toi je pense que c est égoïste et qu on laisse a nos enfants une planète toute pourri 🙁
J essaie a mon niveau de limiter la casse côté écologie. J adore voyager et j’aime aussi manger des bonnes choses du coup je culpabilise… ça devient compliqué.
Personnellement je n ai pas trouvé de solution pour être optimiste vis a vis de notre future.
J’attend avec impatience une suite a ton article si ça peut nous remonter le moral 🙂
Merci Magali,
C’est pas facile effectivement, mais j’espère trouver des mots plus positifs et quelques solutions dans une suite à cet article. Il me faudra probablement du temps. Continues d’essayer de limiter la casse ! C’est déjà très bien.